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William Wilberforce. Toute une vie contre l’esclavage

Le combat semblait perdu d’avance.

Wilberforce y a consacré toute sa vie… pour finalement remporter la bataille.


William Wilberforce naît en 1759. À neuf ans, après le décès de son père, il est confié à sa tante, une chrétienne convaincue. Devenu étudiant de la prestigieuse université anglaise de Cambridge, il y mène, selon ses propos, une vie chaotique jusqu’à ce qu’il vive une conversion radicale à l’Évangile grâce à son ami Isaac Milner. C’est la naissance d’une vocation.

Peu de temps après, en proie aux doutes, il rencontre John Newton, un ancien négrier devenu évangéliste. L’horreur des récits de Newton change son existence, à tel point que toute sa vie va devenir un combat contre la traite négrière et l’esclavage.

Devenu député, c’est dans la sphère politique qu’il va le mener. Cette tâche s’annonçait incroyablement difficile. Il lui fallait lutter contre l’opposition de ses confrères du Parlement et faire face à l’indifférence ou aux moqueries de ses concitoyens. On l’accusait de se soucier davantage de la souffrance outremer et de délaisser les nécessiteux de Londres.

Il reçut plusieurs menaces de mort. L’histoire de William Wilberforce nous rappelle celle de David contre Goliath. Sa campagne pour l’abolition de l’esclavage contrariait en effet les intérêts financiers des riches planteurs américains en particulier, et de l’empire britannique en général. Il faut savoir que l’industrie sucrière était basée sur la traite des nègres. Elle fournissait des richesses et des emplois aux ports, chantiers navals, armateurs et négociants.

Les Indes occidentales menaçaient même de ne plus collaborer si une telle loi était promulguée. Pour mener à bien ce rude combat, William Wilberforce sut s’entourer. Il en avait d’autant plus besoin qu’il n’avait pas la possibilité d’aller lui-même sur le terrain et d’être ainsi directement témoin des traitements inhumains infligés aux esclaves.

Malgré leurs positions divergentes, le Premier ministre Pitt était l’un de ses amis. De l’avis de tous, William Wilberforce était un orateur exceptionnel, un homme d’esprit avec un grand sens de l’humour. Ce combat en entraîna d’autres. Sa ténacité paya : après onze projets de lois successivement repoussés, la traite est abolie en 1807 dans l’Empire.

Cependant, cette seule loi ne mit pas un terme au combat. Seul le commerce des esclaves fut aboli. L’asservissement des travailleurs esclaves sévissait toujours. Pendant vingt-six autres années, il s’adressa donc solennellement au Parlement à chaque session. Mais, tombé malade, il dut démissionner.

Toute autre personne aurait abandonné, pas lui ! Il continua le combat pendant ses longs mois de maladie en écrivant sans relâche. Finalement, c’est sur son lit de mort, en 1823, qu’on lui apporta l’Acte d’Abolition de l’Esclavage qui mettait un terme à l’asservissement dans l’Empire britannique.

Wilberforce a ainsi attendu vingt années pour voir la traite interdite, puis près de vingt autres pour que l’esclavage lui-même soit aboli. Enfin, son travail avait abouti et ses prières étaient exaucées ! Sous l’impulsion de Wilberforce, l’Angleterre a été la première nation à abolir l’esclavage et la traite. À partir de ce moment, la marine anglaise a sillonné l’océan Atlantique, entre l’Afrique et l’Amérique, pour intercepter les bateaux négriers.

C’est après de multiples batailles, de nombreuses révoltes d’esclaves et le déclin de l’industrie sucrière que les autres nations européennes ont finalement calqué sur l’Angleterre. Aux États-Unis, il a fallu attendre 1865, après la guerre de Sécession, pour que cette libération devienne définitive.

Dans son livre, A Practical View of Christianity, Wilberforce écrivait : « Aucun homme et, en particulier, aucun chrétien n’a le droit de ne rien faire ». Il en a été l’exemple toute sa vie. Son combat ne s’est d’ailleurs pas arrêté là. En effet, il a apporté son soutien à d’autres causes, en particulier celle de la lutte contre le vice et l’immoralité, une lutte aussi peu populaire que celle qu’il a menée contre l’esclavage.

Aux côtés de nombreux chrétiens de son époque, Wilberforce a cherché à améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. La Bible, source de son inspiration, ne dit-elle pas : « La foi sans les œuvres est morte ».



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