Vaincre le géant nommé « dépression »

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Pam MORRISON

« Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde ; il frappa le Philistin au front, et la pierre s'enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre » (1 Samuel 17:49).


L’histoire de David (contre Goliath) a été partagée triomphalement pendant des siècles… un jeune garçon, une pierre et un géant qui s’écroule par terre, vaincu. David m’est venu à l’esprit alors que je pensais à un autre géant qui se moquait des croyants de l’armée de Dieu. Son nom est « dépression »

Tout comme Goliath, il n’est pas seul. De nombreux Philistins l’accompagnent : la peur, l’anxiété et d’autres émotions paralysantes. J’entends beaucoup de croyants confesser leur lutte à contrecœur. Convaincus qu’ils seraient jugés comme ayant un « manque de foi » si cette situation venait à la lumière, ils renoncent souvent à se faire aider. Se sentant faibles, parce qu’ils ne peuvent pas vaincre cette situation, ils continuent dans la peine et la douleur. Quand la dépression va d'un état modéré à un état grave, des conseillers pastoraux ou sociaux peuvent être nécessaires, mais que faire lorsque quelqu’un commence à ressentir une tristesse permanente ? Peut-on encore faire quelque chose ?

Lors de son combat contre Goliath, David sélectionna cinq pierres lisses, mais n’en utilisa qu’une seule. Pour combattre la dépression, une seule « pierre » bien placée devrait vous suffire. D’un autre côté, nous pourrions avoir besoin de chacune des cinq pierres. Permettez-moi de vous en suggérer quelques-unes :

Des habitudes saines

Lorsque nous remarquons que la dépression s’installe, l’une des premières choses dont il faut faire l’inventaire, c’est notre corps. Sommes-nous en train de dormir suffisamment ? Mangeons-nous des fruits et légumes, des céréales complètes, du poisson, de la viande pauvre en graisse ; buvons-nous notre dose d’eau quotidienne ? Les besoins nutritionnels peuvent varier, mais nous avons tous besoin de protéines, d’hydrates de carbone, de vitamines et de minéraux.

Une autre chose qui éloigne la dépression, c’est l’activité. Les loisirs et l’activité physique sont négligés. Sortir en ballade aide à combattre les sentiments chroniques de tristesse, notamment s’exposer à la lumière du soleil. Pour quelques-uns, la dépression entre dans la catégorie des conditions qui ne permettent pas beaucoup l’exercice physique, comme par exemple le patient cloué au lit avec des douleurs chroniques au niveau du dos. Y a-t-il toujours un moyen d’être actif ? Si les jambes ne peuvent pas bouger, est-ce que les bras peuvent être levés ? Si le corps est paralysé, est-ce que la bouche peut chanter ?

La vie corporative

Comme mentionné plus haut, la peur d’être rejeté peut accompagner la dépression. Notre pensée à la dérive dit : « Si je suis chrétien, je ne devrais pas me sentir comme ça. Si je le cache aux autres, ils continueront à m’accepter. » Mais que dit la Parole ? « Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie ? Qu'il chante des cantiques. Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de l'église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur… » (Jacques 5:13,14…) Ce dont on a besoin, c’est de l’aide des autres. Quatre hommes portaient un paralytique sur un brancard, percèrent un trou dans le toit et le firent descendre jusqu’à Jésus. Le passage dit que lorsque Jésus vit « leur foi », l’homme fut à la fois pardonné et guéri, retrouvant l’usage de ses jambes. (Matthieu 9:1-8, Marc 2:3-12, Luc 5:18-26).

Je participe au ministère Prison Fellowship. Les détenus ont subi tellement de pertes et ont fait tellement de mauvais choix qu’il y a de quoi être déprimé. La dépression les guette. Dernièrement, nous avons remarqué une jeune femme aux yeux rivés au sol, ne parlant pas. Alors que nous nous approchions de la table pour prendre de ses nouvelles, nous l’impliquâmes doucement dans la conversation, et des larmes se mirent à couler au fur et à mesure qu’elle parlait des choix dans sa vie et de la séparation d’avec un proche qui était mourant. Nous n’avons pas été à l’encontre de ses remords. Nous avons simplement commencé à la tourner vers l’espérance en Christ, à partager des versets, de la joie et de l’affection, et l’expression de son visage changea. La joie a surgi. Parler à des personnes de confiance joue un grand rôle dans le fait de se sentir mieux.

La prière

La prière est l’une des « pierres » les plus importantes. « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont [divinement] puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ. » (2 Corinthiens 10:3-5). Paul parle, en partie, de la prière.

La prière peut démolir les forteresses qui nous emprisonnent. Les « arguments » détruits sont ceux qui nous conduisent à nous regarder comme ne valant rien, peignant tout en noir autour de nous. Au lieu de ces pensées ténébreuses qui conduisent à la dépression, l’espoir et la joie, toute pensée rendue captive à l’obéissance de Christ, peuvent être le résultat de la prière. La prière ouvre les portes à la puissance de Dieu pour transformer notre perception de la vie et nous donner la « connaissance de Dieu ». La prière enrôle l’aide de Dieu pour vaincre le réel ennemi qui se cache derrière l’ennemie de la dépression. Jésus a dit : « Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire… » (Jean 10:10). La prière est la façon par laquelle nous engageons le Seigneur pour nous défendre.

La reconnaissance

Mon groupe d’études bibliques a remarqué un des mots délicieux en Luc : « faveur ». Nous avons commencé à encourager les uns et les autres à rechercher des signes de la faveur de Dieu. Comment Dieu a-t-Il allégé votre fardeau ? Répondu à une prière ? Cela peut être tout simplement quelqu’un qui vous invite à passer devant lui dans une file d’attente. Chaque fois que vous dites : « Merci, Seigneur, que Ton amour ait touché leur cœur et qu’ils le manifestent envers moi » ; ou « Merci Seigneur, d’avoir rendu cette situation plus facile pour moi, » etc., vous commencez à ressentir davantage la présence et l’aide de Dieu. Rien que cette volte-face dans votre pensée éloigne la grande moquerie du géant « dépression » qui peignait un tableau noir, sans espérance. C’est sûr que demeurer dans la « faveur » de la création exquise de Dieu peut apporter davantage de paix.

Le service

Le proverbe perse qui dit : « Je me lamentais de mon manque de chaussures jusqu’à ce que je voie quelqu’un qui n’a pas de pieds », est véridique. Nous pouvons considérer nos difficultés comme étant les pires, jusqu’à que nous regardions les besoins des autres. Aider les autres peut nous faire cesser de camper dans nos douleurs et nous permettre, au contraire, de nous sentir à nouveau utiles.

Enfin, certains diront : « Il n’y a pas de quoi être joyeux aujourd’hui, compte tenu que le chômage augmente, l’économie chancelle et les guerres continuent. » Cependant, notre joie intérieure n’est pas censée dépendre des circonstances. L’apôtre Paul avait été reçu de façon très négative à différents niveaux. À Antioche de Pisidie, la situation avec la foule a tourné au vinaigre : « …remplis de jalousie, et ils s'opposaient à ce que disait Paul, en le contredisant et en l'injuriant. » (Actes 13:45). Paul et Barnabas furent chassés de la région (Actes 13:50). La tristesse aurait pu s’emparer d’eux. Toutefois, la Bible nous raconte que les disciples quittèrent la ville « remplis de joie et du Saint-Esprit ». (Actes 13:52).

Je suis convaincu que Dieu désire que ce soit l’état standard dans lequel Ses enfants doivent demeurer. Il nous aidera à lancer nos cinq pierres lisses au visage du géant nommé « dépression » au moment où nous le verrons, si seulement nous le demandons.

Source : CBN.com