Réveille-toi, toi qui dors



« Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et Christ t’éclairera. » Éphésiens 5:14

En développant ces paroles, je vais avec l’aide de Dieu :

- premièrement, décrire ceux qui dorment, ceux à qui l'on parle ;

- deuxièmement, renforcer l’exhortation, « réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts. »

1. Voyons d'abord qui sont les dormeurs dont il est ici question. Par sommeil, on parle de l’état naturel de l’homme, ce profond sommeil de l’âme dans lequel le péché d’Adam a plongé tous ceux qui sortent de ses entrailles ; cette nonchalance, cette indolence et stupidité, cet état d'insensibilité à l'égard de sa condition, qui est l'état de tout homme dès son entrée dans le monde, et aussi longtemps que la voix de Dieu ne l'a pas réveillé.

2. Maintenant, « ceux qui dorment, dorment la nuit ». L’état de la nature est un état de ténèbres profondes ; un état dans lequel « les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples ». Le pauvre pécheur endormi, quelle que soit la connaissance qu’il peut avoir d’autres choses, n’a aucune connaissance de lui-même ; en cela « il ne connaît pas comme il faut connaître ». Il ne sait pas qu’il est un esprit déchu, dont l'unique affaire dans ce monde est de se relever de sa chute et de regagner l’image de Dieu dans laquelle il a été créé. Il ne voit pas la nécessité de la seule chose qui est nécessaire, de ce changement universel, de cette naissance d’en haut, représentée par le baptême, et qui est le commencement de sa rénovation totale, de cette sanctification d’esprit, d’âme et de corps, « sans laquelle personne ne verra le Seigneur ».

3. Rempli comme il est de toutes sortes de maladies, il se trouve en parfaite forme. Lié dans la misère et dans les fers, il rêve qu’il est en liberté. Il dit : « Paix ! Paix ! » alors que le diable tel « un homme fort » et armé, est en pleine possession de son âme. Il continue à dormir ; il se repose encore, tandis que l'enfer s'émeut pour lui faire accueil, tandis que l'abîme, d'où l'on ne revient pas, tient sa gueule béante pour l'engloutir. Un feu est allumé autour de lui, mais il ne le sait pas ; il est brûlé, mais il ne s'en met pas en peine.

4. Par celui qui dort, nous devons comprendre (et que tous le comprennent vraiment !) un pécheur satisfait dans ses péchés, content de demeurer dans son état déchu, qui entend vivre et mourir sans l’image de Dieu ; c’est celui qui ignore sa maladie et le seul remède qui puisse la guérir ; c’est celui qui n’a jamais été averti ou alors qui n’a jamais prêté attention à la voix de Dieu l'avertissant de « fuir la colère à venir » ; c'est un homme qui ne s'est jamais vu menacé du feu de la géhenne et n’a jamais crié avec sincérité dans l’âme, « Que dois-je faire pour être sauvé ? »

5. Si ce dormeur n’est pas ouvertement méchant, alors son sommeil est normalement le plus profond de tous : qu’il soit d’un esprit laodicéen, « ni froid ni bouillant », un pratiquant calme, rationnel, inoffensif de la religion de ses pères ; ou qu’il soit zélé et orthodoxe, vivant la vie d’un pharisien, « selon la secte la plus stricte de notre religion », c’est-à-dire celui qui se justifie lui-même et qui travaille pour établir sa propre justice comme le fondement de son acceptation par Dieu.

6. C’est celui qui a « l'apparence de la piété, mais en a renié la force », et il lui arrive souvent de décrier la vraie piété, qu'il taxe d'extravagance et d'illusion. Cependant, le malheureux, dans son aveuglement, rend grâces à Dieu de ce qu'il n'est pas « comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères » (Luc 18:11). Non, il ne fait tort à personne ; il « jeûne deux fois la semaine, » il emploie tous les moyens de grâce, il est assidu à l'église et à la table sainte ; bien plus, il « donne la dîme de tout ce qu'il possède, » il fait tout le bien qu'il peut. « Quant à la justice de ta loi, il est sans reproche (Philippiens 3:6). » Il ne lui manque, en fait de piété, que ce qui en est la force ; en fait de religion, que ce qui en est l'esprit ; en fait de christianisme, que ce qui en est la vérité et la vie.

7. Mais ne savez-vous pas que, quel que soit l’honneur que les hommes puissent réserver à un tel chrétien, il est une abomination aux yeux de Dieu, et un héritier de tous les malheurs que le Fils de Dieu annonce hier, aujourd’hui et éternellement contre les « scribes et pharisiens, hypocrites  » ? Il a « nettoyé le dehors de la coupe et du plat », mais au-dedans il est plein de toute espèce d’impuretés. Une maladie méchante s’attache à lui et le mal a envahi son for intérieur. C'est avec raison que notre Seigneur le compare à « des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au-dehors et qui, au-dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés ». Ces ossements, il est vrai, ne sont plus desséchés ; des nerfs et de la chair ont crû sur eux, et la peau les couvre, mais le souffle, l'Esprit du Dieu vivant en est absent. Et « si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas ». « Vous êtes à Christ, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous » ; mais s'il n'y habite pas, Dieu sait que vous êtes dans la mort.

8. C’est ici une autre caractéristique de celui qui dort. Il demeure dans la mort, même s’il ne le sait pas. Il est mort à Dieu, « mort dans ses transgressions et dans ses péchés ». « Car l’affection de la chair, c’est la mort », comme il est écrit : « par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché » non seulement la mort physique, mais encore la mort spirituelle et éternelle. « Le jour où tu en mangeras », Dieu avait dit à Adam : « Tu mourras certainement », non pas corporellement (à moins qu'on ne l'entende dans ce sens qu'il devint alors mortel), mais spirituellement : tu perdras la vie de ton âme, tu mourras par rapport à Dieu, tu seras séparé de lui, qui est pour toi la source de la vie et du bonheur.

9. C’est ainsi que l’union vitale qui liait notre âme avec Dieu a été rompue, de telle sorte qu'au milieu de la vie naturelle, nous sommes maintenant dans la mort spirituelle. Et nous y demeurons jusqu'à ce que le second Adam devienne pour nous un Esprit vivifiant, jusqu'à ce qu'il ressuscite les morts, ceux qui sont morts dans le péché, le plaisir, les richesses ou les honneurs. Mais avant qu'une âme morte puisse revivre, elle doit entendre « la voix du Fils de Dieu », être rendue consciente de son état de perdition et recevoir la sentence de mort qu’elle mérite. Elle doit savoir qu’elle est « morte quoique vivante », morte à Dieu et aux choses de Dieu, n’étant pas plus capable de faire les œuvres d'un chrétien vivant qu'un corps mort ne l'est d'accomplir les fonctions d'un homme vivant.

10. Il est incontestable qu'un homme mort dans ses péchés n'a pas les sens spirituels « exercés par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. » « Ayant des yeux, il ne voit, point ; ayant des oreilles, il n'entend point. » Il ne « goûte pas et ne voit pas que le Seigneur est bon ». Il n'a jamais « vu Dieu, » ni « entendu sa voix » ni « touché de ses mains », ce qui concerne « la Parole de vie (1Jean 1:1).» C'est en vain que le nom de Jésus est « comme un parfum répandu (Cantiques 1:3), » et que « ses vêtements sont parfumés de myrrhe, d'aloès et de casse (Psaumes 45:9).» L'âme qui dort dans la mort n'a aucune perception de tels objets ; son cœur n’a pas de sensations et elle ne comprend rien à ces choses.

11. Et, c'est ainsi que l'homme naturel, n'ayant pas de sens spirituels et privé de tout moyen de connaissance spirituelle, « ne comprend pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu » ; bien plus, il est si loin de les comprendre que tout ce qui est discerné par l’Esprit lui paraît une folie. Non content d’être absolument ignorant de choses spirituelles, il va jusqu'à en nier l'existence. Et la sensation spirituelle est pour lui le comble de la folie. « Comment, dit-il,  ces choses peuvent-elles se faire ? Comment un homme peut-il savoir qu’il est vivant pour Dieu ? » De la même manière que vous savez que votre corps est actuellement vivant. La foi est la vie de l'âme, et si vous avez cette vie demeurant en vous, vous ne cherchez pas à le prouver à vous-même, c’est l'elenchos pneumatos, la conscience divine, ce témoin de Dieu qui a plus de force et de poids que dix mille témoins humains.

12. S’Il ne vous rend pas témoignage dans votre esprit que vous êtes un enfant de Dieu, qu’Il puisse vous convaincre, pauvre pécheur endormi, par la démonstration de Sa puissance, que vous êtes un enfant du diable ! Que, pendant que je prophétise aux ossements desséchés, il y ait « un bruit, puis un tremblement, et que ces os se rapprochent l'un de l'autre. » Ensuite « viens, Esprit, viens des quatre vents, et souffle sur ces morts et qu'ils revivent ! » Et n’endurcissez pas vos cœurs, ne résistez pas au Saint-Esprit qui est venu maintenant vous convaincre de péché, « parce que vous n'avez pas cru au nom du Fils unique de Dieu ».

II. 1. « Réveille-toi donc, toi qui dors, et relève-toi d'entre les morts, » Dieu vous appelle maintenant par ma bouche, et Il vous ordonne de vous sonder vous-même, esprit déchu, et de connaître votre véritable état et ce que vous avez à faire ici-bas. « Qu'as-tu, dormeur ? Lève-toi et crie à ton Dieu : peut-être qu'il pensera à toi, et tu ne périras pas » (Jonas 1:6). Une terrible tempête s'est déchaînée tout autour de vous, et vous enfoncez dans les profondeurs de la perdition, dans l'abîme des jugements divins. Si vous voulez y échapper, jetez-y vous-même. Jugez-vous vous-même et vous ne serez pas jugé par le Seigneur.

2. Réveillez-vous ! Réveillez-vous ! Levez-vous en ce moment, de peur que le Seigneur ne vous fasse « boire du vin de sa colère ». Efforcez-vous de saisir le Seigneur, l'Éternel votre justice, puissant pour sauver ! Levez-vous de la poussière ! Que les menaces de Dieu, comme un tremblement de terre, vous secouent. Réveillez-vous et criez avec le geôlier tremblant : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » Et ne soyez en repos que lorsque vous croirez au Seigneur Jésus, avec une foi qui est le don de Dieu, par l'opération de Son Esprit.

3. Si je m’adresse à l’un de vous plus qu’à un autre, c’est bien à vous qui ne vous sentez pas concerné par cette exhortation. « J’ai un message de Dieu pour vous ». En Son nom, je vous avertis de « fuir la colère à venir ». Âme non convertie, voyez votre image dans Pierre condamné, couché entre deux soldats dans une sombre prison, chargé d'une double chaîne, derrière une porte gardée par d'autres soldats. La nuit est déjà avancée et va faire place au matin fixé pour votre exécution. Et dans une situation aussi dangereuse, vous dormez profondément, dans les bras du diable, au bord de l'abîme, dans la gueule ouverte de la destruction éternelle !

4. Que l’ange de l’Éternel s’approche de vous et que la lumière brille dans votre prison ! Et que vous puissiez ressentir le toucher d’une main Toute-Puissante qui vous fait lever vous disant : « Lève-toi promptement, ceins-toi, et attache tes souliers, mets la robe et suis-moi ».

5. Réveillez-vous, esprit éternel, de votre rêve de bonheur mondain ! Dieu ne vous a-t-Il pas créé pour Lui-même ? Vous ne pouvez vous reposer tant que vous ne reposez pas en Lui. Revenez, âme errante ! Revenez à l’arche ! Ce monde n’est pas votre patrie. Ne pensez pas à édifier des tabernacles ici. Vous n’êtes qu’un étranger, un voyageur sur la terre, une créature d’un jour qui se lance vers un état qui sera inchangeable. Faites vite. L’éternité est à la porte. L’éternité dépend de ce moment. Une éternité de bonheur ou une éternité de misère !

6. Dans quel état se trouve votre âme ? Si Dieu devait vous la redemander pendant que je vous parle, seriez-vous prêt à rencontrer la mort et le jugement ? Pourriez-vous soutenir les regards de Celui dont « les yeux sont trop purs pour voir le mal ? » Êtes-vous qualifié pour partager « l’héritage des saints dans la lumière » ? Avez-vous « combattu le bon combat et gardé la foi ? » Avez-vous obtenu la seule chose qui est nécessaire ? Avez-vous récupéré l’image de Dieu, et la justice et la sainteté ? Vous êtes-vous dépouillé du vieil homme pour en revêtir le nouveau ? Avez-vous revêtu Christ ?

7. Avez-vous de l’huile dans votre lampe ? La grâce dans le cœur ? Aimez-vous le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, de toute votre pensée et de toute votre force ? Avez-vous la pensée qui était en Christ Jésus ? Êtes-vous un vrai chrétien, c’est-à-dire une nouvelle créature ? Les choses anciennes sont-elles passées, et tout est-il devenu nouveau ?

8. Êtes-vous un participant à la nature divine ? Reconnaissez-vous que « Christ est en vous, à moins que vous ne soyez réprouvé ? Savez-vous que Dieu « demeure en vous et vous en Lui, par Son Esprit qu’Il vous a donné ? » « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple du Saint-Esprit, que vous avez reçu de Dieu ? » Avez-vous un témoignage en vous-même ? Les arrhes de votre héritage ? Avez-vous reçu le Saint-Esprit ? Ou la question vous surprend-elle, ne sachant même pas qu’il y a un Saint-Esprit ?

9. Si ces questions vous offensent, soyez assuré que vous n'êtes pas chrétien et que vous n'avez pas même envie de le devenir. Non, vos prières mêmes deviennent un péché, et aujourd'hui même, vous vous êtes solennellement moqué de Dieu, en Lui demandant l'inspiration de Son Saint-Esprit, alors que vous ne croyez pas qu'il y ait quelque chose de tel à recevoir.

10. Cependant, je dois, sur l'autorité de la Parole de Dieu et sur celle de l’Église, vous réitérer la question : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit ? » Sinon, vous n’êtes pas un chrétien. Car un chrétien est un homme oint « du Saint-Esprit et de puissance ». Vous ne participez pas à la « religion sans tache ». Savez-vous ce qu’est la religion ? C’est une participation à la nature divine ; c’est la vie de Dieu dans l’âme de l’homme ; c’est Christ formé dans le cœur, « Christ en vous, l’espérance de la gloire » ; c’est le bonheur et la sainteté, le ciel qui commence sur la terre ; c’est « le royaume de Dieu en vous » qui n’est ni le manger ni le boire, ni rien d’extérieur, mais « la justice, la paix, la joie par le Saint-Esprit » ; c’est un royaume éternel qui fait son entrée dans votre âme ; « une paix qui dépasse toute compréhension » ; « une joie ineffable et pleine de gloire ».

11. Savez-vous qu’en Christ, « ni la circoncision ni l’incirconcision n’ont de valeur, mais seulement la foi qui est agissante par l’amour », seulement le fait d’être une nouvelle créature ? Voyez-vous la nécessité de ce changement intérieur, cette naissance spirituelle, cette vie d’entre les morts, cette sainteté ? Êtes-vous bien convaincu que « sans la sainteté personne ne verra le Seigneur ? » La recherchez-vous, « cherchant à affermir votre vocation, et votre élection, »«mettant en œuvre votre salut avec crainte et tremblement, » « vous efforçant d'entrer par la porte étroite ? » Êtes-vous sérieusement préoccupé au sujet de votre âme ? Et pouvez-vous dire à Celui qui sonde les cœurs : « C'est après toi, mon Dieu, que je soupire ? Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je voudrais t'aimer ? »

12. Oh ! Puissent toutes ces questions vous faire entendre la voix qui ressuscite les morts, et vous faire sentir le marteau de la Parole qui brise en pièces les rochers ! « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs ». Maintenant, « réveille-toi, toi qui dors » dans la mort spirituelle, afin de ne pas dormir dans la mort éternelle ! Aie le sentiment de ta perdition et « relève-toi d’entre les morts ». Laisse tes anciens compagnons dans le péché et la mort. Toi, suis Jésus, et que les morts ensevelissent leurs morts. « Sauve-toi de cette génération méchante ». « Sors du milieu d’eux, sépare-toi, ne touche à rien d’impur, et le Seigneur te recevra », « Christ t’éclairera ».


19-03-20147501

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